Livreurs, coursiers, gestionnaires de plateforme : place au dialogue !
Simon P, livreur de repas - « Mon vélo est mon outil de travail. Parait que j’ai 15 fois plus de risque d’être victime d’un accident de travail que si je faisais un autre job. On peut tenir compte de ça ?! »
D., collaborateur à la gestion d’une plateforme - « Notre objectif est évidemment d’apporter de plus en plus de confort et de protection aux chauffeurs qui travaillent pour nous. Mais ce n’est jamais assez, on en est conscient. En même temps ça va être compliqué d’en faire beaucoup plus ! »
Economie de plateforme : le temps est venu de dialoguer !
Le travail organisé via des plateformes se développe de plus en plus. Les incertitudes et les craintes qu’il génère se multiplient au fur et à mesure de son expansion.
Le gouvernement a prévu de porter toute son attention sur ces travailleurs qui doivent pouvoir exercer leurs activités dans de bonnes conditions et en se voyant offrir une meilleure protection sociale.
A ce titre, le ministre du Travail souhaite lancer une vaste consultation. Et faire en sorte que les témoignages et les interrogations de Simon, Inès ou D. deviennent réels !
De quoi on parle ?
Ne dites pas : J’ai bénéficié du service d’un travailleur actif dans l’économie de plateforme.
Mais dites : C’est un chauffeur Uber qui m’a déposé ou mon dîner m’a été livré par un coursier à vélo !
Effectivement, l’économie de plateforme c’est avant tout de l’humain. Cela reste difficilement quantifiable mais on estime qu’entre 10.000 et 80.000 personnes sont actives dans différents secteurs. A titre d’exemple, le bien connu Deliveroo occupait 900 coursiers chez nous, en 2017. En janvier 2020, ils étaient 3.500 !
Des travailleurs nombreux mais invisibilisés
Mais si les travailleurs de plateforme sont très actifs, ils n’apparaissent que très rarement dans les statistiques officielles. On ne connaît pas vraiment leur nombre, ni ce qu’ils gagnent.
« En collaboration avec les partenaires sociaux et les secteurs concernés, nous souhaitons évaluer la loi sur la nature des relations au travail. Au besoin, l’adapter. Et, à côté des organes officiels de consultation, nous avons donc décidé d’ouvrir la discussion à toutes les personnes concernées et de débattre », rajoute le vice-Premier Dermagne.
« Une telle consultation nous donnera un bon aperçu de la diversité de l'économie de plateforme. Ces plateformes facilitent par exemple le démarrage de certaines activités indépendantes. D'où l'importance d'analyser cette situation avec toutes les parties concernées », estime David Clarinval, le ministre des Indépendants.
Un forum de consultation en septembre
Un forum de consultation sera donc mis en ligne dans le courant du mois de septembre 2021. Utilisateurs, restaurateurs ou commerçants, travailleurs organisés ou non en collectif mais aussi organisateurs ou gestionnaires de plateforme sont invités à enrichir la discussion. Le but est d’assurer de bonnes conditions de travail et une meilleure protection sociale à ces travailleurs.
Les débats se concentreront autour des plateformes qui organisent le travail via une application « donneuse d’ordre » (et donc pas celles qui mettent juste en relation). Une énième consultation citoyenne sur internet ? Non. La certitude d’être écouté en vue d’accompagner l’évaluation de la loi.
Concrètement
- 9 juillet 2021 = annonce de la consultation
- Septembre 2021 = lancement de la plateforme consultative
- 2022 = projet législatif