Communiqué de presse

Réduction collective du temps de travail sans perte de salaire : une expérience pilote prête à être lancée

Réduction collective du temps de travail sans perte de salaire : une expérience pilote prête à être lancée

A l'initiative du ministre de l'Economie et du Travail Pierre-Yves Dermagne, le Conseil des ministres a donné son feu vert à une expérience pilote dédiée à la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire. Le projet, préparé par le Bureau fédéral du Plan et BELSPO, s’apprête à être lancé. 

 

Appel aux entreprises candidates 

 

Au cours des derniers mois, le Bureau fédéral du Plan s'est entretenu avec divers acteurs disposant d'une expertise et d'une expérience pertinentes en matière de réduction collective du temps de travail. 

 

Les choses s’accélèrent. Le Bureau du Plan a désormais pour mission d’informer et d’encourager les entreprises et les organisations du secteur privé à se joindre à l'expérience sur une base volontaire. 

 

Un séminaire en ligne se tiendra ce jeudi 7 décembre. Le projet y sera présenté en détail. Lors de ce rendez-vous, le point sera également fait sur l’expérience pilote portugaise. Enfin, un état des lieux sera dressé sur les expériences déjà menées en Belgique ou ailleurs. A ce titre, des organisations belges ou étrangères qui se sont déjà laissé tenter par la RCTT partageront leur expérience. 

 

« On sent un engouement certain. On dénombre 286 inscriptions, dont beaucoup d’entreprises et d’organisations. Mais aussi des acteurs clés comme des syndicats, des fédérations d’employeurs, des secrétariats sociaux etc…», se réjouit Pierre-Yves Dermagne.

 

L'expérience pourra être menée de manière flexible : les entreprises participantes seront libres de déterminer les paramètres de l'organisation de la réduction du temps de travail. 

 

« Outre le soutien scientifique, elles recevront également un soutien financier sous la forme de réductions de cotisations, à titre incitatif », ajoute le vice-Premier ministre PS.

 

Appel à propositions scientifiques et sélection 

 

Afin de donner au gouvernement un avis scientifiquement étayé sur la réduction collective du temps de travail, un appel à propositions scientifiques a été organisé par BELSPO (SPP Politique scientifique). 

 

Il s’agissait de désigner l’équipe, en collaboration avec le Bureau fédéral du Plan, qui serait chargée de baliser l’expérience et de tester son impact en termes d'emploi, de bien-être, de productivité et d'environnement.

 

Après une évaluation par des experts universitaires étrangers, l'équipe scientifique composée des professeurs Brent Bleys, Stan De Spiegelaere et Damaris Castro de l'université de Gand a été choisie à l'unanimité sur la base de sa proposition "COLORBEL". 

 

Les évaluateurs se sont montrés très enthousiastes face à l'expertise de l'équipe scientifique gantoise et à son approche bien documentée. 

 

Dans toute l'Europe

 

La Belgique est loin d'être le seul pays d'Europe à s'être engagé dans cet exercice de réflexion. 

 

Des expériences similaires ont été ou sont menées au Royaume-Uni, en Irlande, au Portugal, en Espagne et en Allemagne. Cependant, malgré les nombreux projets pilotes, il n'existe pas aujourd'hui de consensus scientifique clair sur les effets de la réduction collective du temps de travail.

 

« Avec cette expérience, je veux tester et objectiver si une semaine de travail plus courte, sans perte de salaire, peut devenir l’une des solutions face aux défis auxquels est confronté le marché du travail belge. C'est pourquoi il est très important de disposer d'un cadre scientifique solide », détaille le vice-Premier Dermagne.

 

« il faudra évidemment mesurer l’impact d’une RCTT sur l’augmentation des personnes au travail, une meilleure adéquation entre travail et famille, un meilleur équilibre entre les hommes et les femmes. Mais également sur la réduction du stress, l'augmentation de la productivité ou la réduction du nombre de malades de longue durée. Le marché du travail est en constante évolution et ces questions méritent d'être bien examinées dans le contexte belge », conclut Pierre-Yves Dermagne.